Chroniques évangéliques d’une mère de famille

Unité de vie

En ce temps-là,
    Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée,
et il y enseignait, le jour du sabbat.
    On était frappé par son enseignement
car sa parole était pleine d’autorité.
    Or, il y avait dans la synagogue
un homme possédé par l’esprit d’un démon impur,
qui se mit à crier d’une voix forte :
    « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
    Jésus le menaça :
« Silence ! Sors de cet homme. »
Alors le démon projeta l’homme en plein milieu
et sortit de lui sans lui faire aucun mal.
    Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux :
« Quelle est cette parole ?
Il commande avec autorité et puissance
aux esprits impurs,
et ils sortent ! »
    Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

Lc 4, 31-37 (© AELF)

Aussitôt dit, aussi fait ! Quoi de plus efficace que la Parole de Dieu ? Dans cet Evangile, comme dans toute l’histoire du Salut, la parole est agissante. Le prophète Isaïe la décrivait ainsi :  

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Is 55, 10-11)

L’Évangile de ce jour nous apprend que les foules sont frappées par l’enseignement de Jésus à Capharnaüm, « car sa parole était pleine d’autorité ». Mais de quelle autorité parle-t-on ?

Autorité d’un homme qui commande aux esprits mauvais.

Autorité d’un roi qui se fait serviteur.

Autorité comme capacité à faire grandir.

Ou encore, autorité de celui qui accomplit ce qu’il dit.

Nous ne sommes pas tous doués de talents oratoires. Ce n’est d’ailleurs pas nécessaire pour agir avec autorité. Moïse lui-même était bègue. 

Nous ne sommes pas tous appelés à guérir les malades ou chasser les esprits impurs. Mais, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à la cohérence entre nos paroles et nos actes. Dans le scoutisme, on appelle cela l’unité de vie.

Est-ce que je mets en pratique ce que je demande à mes collègues de travail, mon conjoint, mes enfants ? Y a-t-il des contre-témoignages dans mon quotidien ?

Je suis chrétien : est-ce un des aspects de ma vie, telle une petite pierre d’une grande mosaïque ? Ou ma foi est-elle plutôt le socle de cette mosaïque ?

L’unité de vie m’appelle à la fidélité dans les petites choses. A tenir mes promesses et mes engagements, si petits soient ils. 

Est-ce que je me mets à l’école du Christ, de l’Eglise, des prêtres et des pasteurs pour comprendre le mystère de Dieu ? Ou est-ce que je tourne le message de l’Évangile à ma sauce, n’y piochant que ce qui m’intéresse, laissant de côté le reste ?

En plus de ne pas mentir aux autres, il s’agit de ne pas se mentir à soi-même.

L’unité de vie nous rend plus disponibles. Elle nous rend heureux, met fin aux tiraillements d’une vie éclatée. Elle rend crédible notre témoignage de chrétien dans le monde. Elle nous permet de rayonner de notre foi avec une douce autorité et beaucoup de simplicité.

Quand nous acceptons de mettre en cohérence nos paroles et nos actes, le Seigneur accomplit de grandes et belles œuvres, pour nous et pour nos frères.

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