En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux
devant les hommes ;
vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas,
et vous ne laissez pas entrer
ceux qui veulent entrer !
    Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous parcourez la mer et la terre
pour faire un seul converti,
et quand c’est arrivé,
vous faites de lui un homme voué à la géhenne,
deux fois pire que vous !

    Malheureux êtes-vous, guides aveugles,
vous qui dites :
“Si l’on fait un serment par le Sanctuaire,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire,
on doit s’en acquitter.”
    Insensés et aveugles !
Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ?
ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ?
    Vous dites encore :
“Si l’on fait un serment par l’autel,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel,
on doit s’en acquitter.”
    Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important :
l’offrande ?
ou bien l’autel qui consacre cette offrande ?
    Celui donc qui fait un serment par l’autel
fait un serment par l’autel
et par tout ce qui est posé dessus ;
    celui qui fait un serment par le Sanctuaire
fait un serment par le Sanctuaire
et par Celui qui l’habite ;
    et celui qui fait un serment par le ciel
fait un serment par le trône de Dieu
et par Celui qui siège sur ce trône. »

Mt 23, 13-22 (© AELF)

Je vous présente Monsieur Tatillon : « Si l’on fait un serment par l’autel, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel, on doit s’en acquitter. »

Je vous présente aussi Madame Mauvaise Foi : « Vous fermez à clé le Royaume des Cieux devant les hommes. Vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. »

Tatillon et mauvaise foi se sont mariés. Ils ne furent pas heureux, mais eurent beaucoup d’enfants.

Le fils aîné considère qu’il est forcément le meilleur. Il a des avis sur tout. Il estime avoir toujours raison. Son plus grand talent ? Dire des bêtises avec beaucoup d’aplomb. Le remède ? une bonne cure d’humilité.

Il délègue et il a souvent autour de lui une panoplie de bénévoles. Ce prêtre, le Père Tatillon, trouve toujours à redire, au risque de décourager ses paroissiens. Ce qui est imparfait lui saute aux yeux. Mais avec l’aide de Dieu, ce qui est positif lui brûlera bientôt les lèvres.

La mère de famille n’aime pas vraiment jouer aux Playmobil ou à la poupée. Alors elle joue la fuite en avant, dans les tâches ménagères. La mauvaise foi la rattrape. Oui, elle se donne beaucoup. Mais pas forcément au bon endroit. Que faire pour progresser ? D’abord, ne rien faire : cinq minutes de prière, tous les matins, pour discerner les priorités.

Parmi les descendants de Tatillon et Mauvaise Foi, on trouve aussi…

Le père de famille. Parfois tatillon sur le degré de rangement de la maison. Notamment le mercredi soir, après une journée survoltée, avec des enfants courant dans tous les sens, et semant dans chaque pièce leurs jouets, leurs déguisements et des miettes de leur goûter. Dans ce cas, « laissez venir à moi les petits enfants ». Avec leur énergie débordante et leur foutoir !

Enfin, dans cette famille, il y a aussi le parent âgé. Il est vieillissant et pas très coopérant. La mauvaise foi lui fait parfois dire qu’il est seul, délaissé et que personne ne s’occupe de lui. Et pourtant, ses enfants ont l’impression de faire toutes les acrobaties possibles pour l’aider. Le médicament : rendre grâce à Dieu avant de faire la liste de ce qui n’est pas parfait.

Si par hasard, vous vous sentez concernés, mais que ces remèdes ne vous conviennent pas, creusez du côté… de Madame Bienveillance et de Monsieur Saint-Esprit.