En ce temps-là,
    comme certains parlaient du Temple,
des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient,
Jésus leur déclara :
    « Ce que vous contemplez,
des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre :
tout sera détruit. »
    Ils lui demandèrent :
« Maître, quand cela arrivera-t-il ?
Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
    Jésus répondit :
« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : “C’est moi”,
ou encore : “Le moment est tout proche.”
Ne marchez pas derrière eux !
    Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

    Alors Jésus ajouta :
« On se dressera nation contre nation,
royaume contre royaume.
    Il y aura de grands tremblements de terre
et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;
des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel. »

Lc 21, 5-11 (© AELF)

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »

Il y a quelques années, des amis ont vécu l’horreur de retrouver leur maison cambriolée et saccagée en rentrant de vacances. Ceux qui sont entrés ont méticuleusement tout abîmé et souillé, du sol au plafond, et même à l’intérieur des placards et penderies. Avant de partir, ils ont ouvert en grand les robinets. Inondation considérable. Il a fallu six mois pour que la maison soit de nouveau habitable. 

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »

Stupéfaction face à cet acte gratuit, sans raison. 

Nos amis nous ont écrit qu’ils n’avaient plus rien. Et ils nous ont proposé de prier saint Joseph pour trouver un logement provisoire à leur famille. Leur mail se terminait par une parole de saint Paul : « J’ai tout perdu, je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ. »

Les évangiles du mois de novembre nous invitent à méditer sur la fin du monde. Ou sur notre propre finitude. Et pour la plupart d’entre nous, ça pique ! C’est dur ! On préfère évidemment écouter des histoires de miracle. Ou de belles paraboles. 

La fin, c’est aussi le but. Le cap. À la fin des temps, il ne restera rien de nos constructions humaines. Il ne restera que le poids de l’amour. Mon logement, si beau soit-il, mes biens matériels, les églises et cathédrales nous sont donnés aujourd’hui pour cheminer. Ils ne sont qu’un moyen d’avancer, pas à pas. Le but, c’est de se préparer à mourir pour naître au ciel. 

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »

Je me souviens d’une vieille dame… très très riche. Elle vivait depuis des dizaines d’années dans un magnifique appartement au cœur de Paris. Se sachant condamnée par la maladie, elle se préparait à mourir. Un jour, ses souffrances sont devenues si intenses qu’elle a souhaité entrer en soins palliatifs… pour mieux se concentrer sur ce grand passage. À son enterrement, ses enfants ont raconté qu’elle était alors partie de chez elle sans un regard en arrière. Tout en suppliant ses proches de prier pour elle. 

Puissions-nous garder, nous aussi, les yeux fixés sur le cap ultime de notre vie terrestre : notre rencontre avec Dieu.