En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »

L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »

Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »

Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »

Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »

Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Lc 10, 25-37 (© AELF)

Un courrier dans ma boîte aux lettres. Sur l’enveloppe, la photo d’une fillette triste et l’air malade. À l’intérieur, un appel à dons, en faveur des enfants misérables en Inde. Le message me met mal à l’aise. Je me sens un peu forcée à donner.

Qui est mon prochain ?

Aujourd’hui, quelques clics me suffisent pour connaître le nombre de morts au Japon, suite au passage d’un typhon, les actualités sordides de Boko Haram en Afrique de l’Ouest ou même le temps qu’il fait à Mexico.

Comme le dit l’expression populaire, je ne peux pas porter toute la misère du monde sur mes épaules. Seul Jésus le peut. Et il l’a fait. Alors, comment discerner les lieux où le Seigneur m’attend. Il y aurait tant à faire, en France et partout dans le monde

Pour trouver mon prochain, c’est la porte à côté, nous dit saint Paul : « Si quelqu’un ne s’occupe pas des siens, surtout des plus proches, il a renié la foi, il est pire qu’un incroyant » (1 Tm 5, 8).

Où Dieu m’attent-il ? Quel peut être l’ordre à suivre, la priorité à donner ?

  1. Dieu premier servi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence » (Mt 22, 37).
  2. Moi-même. Eh oui. Si je ne m’occupe pas de moi, je cours le risque de devenir orgueilleux, d’imaginer que je peux me passer de Dieu et des autres. Et puis, pour me donner aux autres, il faut que je prenne soin de moi.
  3. Mon conjoint, si je suis marié. Puis nos enfants. Nos parents respectifs.
  4. Nos amis et voisins.
  5. Ceux que le Seigneur place sur ma route, comme cet homme de la parabole, dépouillé par des bandits.

Bien sûr, il peut y avoir des appels particuliers, comme Abraham qui quitte son pays. Certains donnent une ou plusieurs années pour vivre et travailler auprès des plus pauvres. D’autres s’installent dans les cités.

L’essentiel c’est d’accomplir la volonté du Seigneur. Et c’est parfois beaucoup plus simple et banal que ce que nous imaginons. Aussi basique que… la vie à Nazareth pour la sainte famille.