En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia : « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. » Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. » À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux, mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.

Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait.

Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit, pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. »

Mt 8, 5-17 (© AELF)

Quel est le point commun entre des nuggets et un test Covid-19 ?

Dans certains fast food, les nuggets de poulet sont servis dans de grands seaux en carton. Un petit air de ration alimentaire pour les animaux.

Pour tester les cas suspects de coronavirus, à Rennes, un laboratoire d’analyses investit le trottoir. Les patients doivent s’asseoir sur une chaise, dans la rue, avant de se voir enfoncer quinze centimètres de coton-tige dans le nez, jusqu’à la gorge. Le tout à la vue de tous.

Et alors, le point commun dans tout ça ? C’est le manque de dignité. Nous ne sommes pas des animaux. Quelle image avons-nous de nous-mêmes ? La dignité, c’est le respect que l’on doit à toute personne, à commencer par soi-même.

« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. »

Certes, nous ne sommes pas dignes de le recevoir. Depuis le péché originel, nous ne sommes pas tout à fait dignes de communier, de nous unir pleinement au Christ en le recevant dans l’Eucharistie. Et pourtant, nous sommes « la seule créature que Dieu a voulu pour elle-même » (Gaudium et spes, § 24). « L’homme qui vit en plénitude sa dignité rend gloire à Dieu » (Saint Irénée, Contre les hérésies, IV, 20, 7).

Quelques idées pour mieux prendre conscience de notre dignité — et mieux respecter celle des autres au passage :

  • La dignité, c’est savoir que Dieu est un père, qu’Il m’aime à l’infini, à chaque instant.
  • C’est faire du sport en restant digne, sans malmener son corps.
  • C’est perdre à un jeu de société… avec dignité.
  • La dignité, c’est supprimer de sa cuisine les emballages criards, qui font ressembler notre table de petit déjeuner à un panneau publicitaire.
  • C’est saluer l’homme de ménage sur l’aire d’autoroute, avec respect et sympathie.
  • La dignité, c’est poser, sur soi, un regard émerveillé, comme celui que nous poserions sur un enfant qui fait ses premiers pas.
  • La dignité, c’est d’accepter nos erreurs. Si l’erreur est humaine, c’est aussi pour laisser de la place au Seigneur, pour ne pas nous suffire à nous-mêmes.
  • Et c’est aussi de manger ses nuggets dans une barquette ou assiette. Mais certainement pas dans un seau. Question de dignité.