En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
    « Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
    Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
    Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
    et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
    Jésus ajouta :
« C’est pourquoi tout scribe
devenu disciple du royaume des Cieux
est comparable à un maître de maison
qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

    Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles,
il s’éloigna de là.

Mt 13, 47-53 (© AELF)

On ira tous au paradis ? À la lecture de cet évangile, on pourrait croire que Michel Polnareff s’est trompé. 

Alors, non ? Nous n’irons pas tous au paradis ? Mais pourquoi ?

Le Seigneur nous veut libre. Et il nous laisse libre. Jusqu’au bout. L’enfer, c’est d’être séparé de Dieu. Et si nous refusons son amour et choisissons de rester loin de lui, il ne nous forcera pas la main.

La vie sur terre est temporaire. Une sorte d’état transitoire. Un stage pour apprendre à aimer. 

On ne gagne pas son ciel à la force du poignet. 

Il ne s’agit pas de travailler. Mais de se laisser façonner, pétrir par l’Evangile. De nous laisser bouleverser par l’amour du Christ. De nous laisser remplir de sa miséricorde jusqu’à en déborder sur ceux qui nous entourent. Puis de servir et rayonner de cet amour, inlassablement.

On dit parfois que la préparation au mariage commence dès l’enfance ou l’adolescence. Car chaque engagement, si petit soit-il, nous conduit vers le grand engagement de toute notre vie.

Les sportifs se préparent à une compétition des mois durant. Ils travaillent leur endurance, leur force musculaire, leur capacité respiratoire. Et moi ? Est-ce que je m’entraîne à combattre le mal ? L’objectif de mes journées : c’est plutôt le confort ou le don de moi-même ?

On devient ce que l’on mange. On ressemble à ce qui nous nourrit. Alors à nous de choisir : être biberonné à l’Evangile, ou gavé de vidéos Youtube insignifiantes ?

Le royaume des cieux ne sera probablement pas une surprise. Si toute ma vie, je refuse obstinément le Christ, je refuse de l’aimer, ou d’essayer de le connaître, alors pourquoi en serait-il autrement au jour de la mort ?

Et si toute ma vie, j’ai désiré le royaume de Dieu, j’ai laissé le Seigneur agir en moi, je m’y suis préparé, je serai prêt à accueillir la vie éternelle. Ce sera aussi beau et simple qu’un fruit mûr qui tombe dans la main quand on l’effleure.

On demandait à un prêtre ce qu’il voudrait que l’on inscrive sur sa tombe. Puissions nous donner la même réponse que lui : “Stage terminé. Enfin apte à l’éternité !”