En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

Mt 7, 21.24-27 (© AELF)

Un toit jaune… à pois verts. Des murs turquoises, des fenêtres triangulaires, de la moquette au plafond ? Peu importe le style. Le plus important, c’est ce qui est invisible. Et qui détermine pourtant la solidité de notre vie. Sable ou roc ? Ce qui compte, c’est les fondations.

Quand on prépare une mosaïque, la première chose à faire consiste à dénicher un support, par exemple en bois, pour y fixer ses tessons de céramiques. Ensuite, on coule du ciment entre les morceaux. Sans support, il suffit d’une secousse sur la table ou d’un geste maladroit pour que tout soit à refaire.

La vie chrétienne, c’est faire de sa foi la base de notre mosaïque. Pas un morceau. Mais le support qui porte, et parfois supporte tout le reste. « Jésus, mort pour moi, puis ressuscité. » Est-ce que cela transforme, chamboule, bouleverse ma vie ? Toute ma vie ?

De la même manière, bâtir sur le roc, c’est peut-être allumer une lumière, celle du Christ. Ainsi, ma relation à Dieu n’est pas seulement un objet dans mon salon. C’est la lumière qui éclaire tout ce qu’il y a dans la pièce, tout ce qui habite ma vie bien remplie. Et cette lumière est utile, quasiment à chaque instant. Que dire à cet ami qui souffre ? Comment supporter mon beau-frère, alors que tout nous sépare ? Comment accompagner nos parents âgés ? Mais aussi : « Seigneur, envoie-moi ta lumière sur cette paperasse qui m’ennuie, sur les douleurs ou la maladie, dans la maison pleine de boue parce qu’un enfant a oublié d’enlever ses bottes ? »

Dans la vie de prière, on a souvent l’impression de tâtonner. Ça semble aride, on ne sait pas dire ou faire grand-chose. Mais le Seigneur fait le reste. Un temps de recueillement, ça nous rappelle le cap de notre vie — le ciel — même quand on passe un coup de balai ou qu’on est bloqué dans les embouteillages.

Construire des fondations solides. c’est construire sur l’amour. Et tant que nos choix sont guidés par l’amour, peu importe la couleur de nos murs, les études que nous avons faites ou plutôt, celles que nous n’avons pas faites. Il n’y a pas d’injonction sur la manière précise de mener notre vie, l’âge auquel se marier, le nombre d’enfants qui faudrait accueillir, le choix entre fromage ou dessert… Peu importe tant que nous sommes généreux. Tant que l’amour, le Christ, est le fondement de chaque instant.