En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
    « Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
    Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
    Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
    et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

    « Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
    Jésus ajouta :
« C’est pourquoi tout scribe
devenu disciple du royaume des Cieux
est comparable à un maître de maison
qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

    Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles,
il s’éloigna de là.

Mt 13, 47-53 (© AELF)

« Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Il est surprenant de constater à quel point nous grinçons des dents.

Grincement de dents à la caisse du supermarché.

Grincement de dents devant le miroir, qui me renvoie une image peut-être moins flatteuse que ce que je voudrais.

Grincement de dents face à l’ingratitude d’un enfant.

Lors d’une réunion de famille.

Et même, grincement de dents pendant les congés d’été, parce qu’on attend son beau-frère pour l’apéro, parce qu’il est difficile de trouver une place où se garer, parce que le sable est trop chaud… ou la mer trop fraîche pour se baigner.

Un peu futile, non ?

Bien sûr, nous sommes humains, incarnés, nous avons cinq sens, et… chacun notre petit caractère. Mais qu’est-ce qui devrait vraiment nous faire grincer des dents ?

« On ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. »

Les grands saints n’ont qu’une peur au monde, celle d’offenser Dieu, de le rejeter par leurs péchés. C’est bien la seule chose qui les fait grincer des dents.

Qu’est-ce qui est bon, et mérite que j’y prête attention ? Qu’est-ce qui est mauvais, et que je pourrais rejeter ?

Ce qui est bon, c’est de prendre soin de ceux qui sont fragiles, de nos parents âgés, de ceux qui vivent cette période de vacances avec une maladie grave qui ne leur laisse aucun répit.

Ce qui est mauvais, c’est peut-être de m’accrocher un peu trop à mon smartphone, d’y perdre du temps, et d’écouter d’une seule oreille ceux qui me parlent, parce que je pianote et reste scotché à mon écran.

Ce qui est bon, c’est de profiter du calme des vacances. Pas pour mettre de côté ma vie spirituelle. Et pourtant, c’est souvent lors des congés et d’un changement de rythme que la vie intérieure se réduit à peau de chagrin. Si nous avons la chance d’être en vacances, on peut choisir un livre, un témoignage dont la lecture nous fera grandir.

Juste avant de nous lever, prendre le temps de lire l’évangile du jour, et essayer d’en vivre toute la journée.

Ou alors, pousser la porte de chaque église à côté de laquelle nous passons. Juste pour chercher le tabernacle et poser un acte de foi : Jésus, je sais que tu es vraiment présent.

Rien qu’aujourd’hui, essayons de grincer des dents, mais seulement pour de bonnes raisons. Pour ce que nous voudrions transformer en nous. Et… recommençons demain.