Chroniques évangéliques d’une mère de famille

Google, petit joueur

En ce temps-là,
         de nouveau, des Juifs prirent des pierres
pour lapider Jésus.
          Celui-ci reprit la parole :
« J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes
qui viennent du Père.
Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? »
          Ils lui répondirent :
« Ce n’est pas pour une œuvre bonne
que nous voulons te lapider,
mais c’est pour un blasphème :
tu n’es qu’un homme,
et tu te fais Dieu. »
          Jésus leur répliqua :
« N’est-il pas écrit dans votre Loi :
J’ai dit : Vous êtes des dieux ?
                   Elle les appelle donc des dieux,
ceux à qui la parole de Dieu s’adressait,
et l’Écriture ne peut pas être abolie.
                  Or, celui que le Père a consacré
et envoyé dans le monde,
vous lui dites : “Tu blasphèmes”,
parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”.
                   Si je ne fais pas les œuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.
                   Mais si je les fais,
même si vous ne me croyez pas,
croyez les œuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi,
et moi dans le Père. »
          Eux cherchaient de nouveau à l’arrêter,
mais il échappa à leurs mains.

          Il repartit de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où, au début, Jean baptisait ;
et il y demeura.
          Beaucoup vinrent à lui en déclarant :
« Jean n’a pas accompli de signe ;
mais tout ce que Jean a dit de celui-ci
était vrai. »
          Et là, beaucoup crurent en lui.

Jn 10, 31-42 (© AELF)

Une salle de classe… et beaucoup de chahut. Un jeune professeur montre à ses élèves un billet de cent euros. « Qui le veut ? » Évidemment, ils sont tous volontaires. Alors le professeur plie le billet en deux, puis en quatre, et repose la même question. Tous le veulent. Il chiffonne le billet, il y met de la craie, de la poussière et le piétine. Là encore, les élèves sont tous intéressés. Pourquoi ? Parce que le billet a gardé sa valeur.

Nous aussi, nous sommes infiniment aimés de Dieu, notre valeur à ses yeux demeure, même quand nous nous sentons abîmés, froissés, blessés ou indignes.

Si nous sommes baptisés, alors nous sommes greffés dans le cœur de Dieu. Dans cet évangile, Jésus insiste sur sa filiation divine, et explique qu’il ne fait rien sans Dieu son Père.

Et pour nous ? Qu’est-ce que ça change dans nos vies d’être enfant de Dieu ? Comment creuser notre filiation divine ?

Depuis que je sais que Dieu connaît toute ma vie, Google me semble petit joueur. Le Seigneur connaît mon cœur, il me connaît mieux que personne et sait ce qui est bon pour moi. Si je suis son enfant, alors confiance.

Avez-vous déjà vu un bébé qui hurle, et se calme instantanément quand sa maman le prend dans ses bras ? Le nouveau-né vit pleinement l’instant présent. Il se sait en sécurité parce qu’il se sait aimé. Il ne se pose pas la question de ce qui se passera dans une heure ou dans une semaine. Il vit l’amour, au présent.

Souvent, un enfant qui apprend à marcher tombe. Dès qu’il souhaite réessayer, ses parents l’encouragent, lui tiennent la main. La sainteté, ce n’est pas de ne pas tomber. C’est de se relever, certain que Dieu nous guide et nous pardonne.

Quand des questions nous taraudent, quand nos soucis professionnels ou inquiétudes familiales nous assaillent, le seigneur le voit, le sait. Même si c’est le brouillard, Dieu y voit clair. Il nous conduit.

Dieu notre Père n’est pas lointain. Il est ici et maintenant, avec nous. Il est là dans les activités les plus banales et aussi dans les moments d’énervement. Cela peut nous encourager à une certaine retenue. Quand on croit que Dieu est en voiture à nos côtés, on insulte beaucoup moins les automobilistes qui nous grillent la priorité. Un simple soupire suffit, surtout quand on se souvient que ce chauffard est lui aussi, infiniment aimé de Dieu.

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