Chroniques évangéliques d’une mère de famille

Dieu est à l’œuvre

En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
Mais je vous l’ai déjà dit :
vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.
Tous ceux que me donne le Père
viendront jusqu’à moi ;
et celui qui vient à moi,
je ne vais pas le jeter dehors.
Car je suis descendu du ciel
pour faire non pas ma volonté,
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.
Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé :
que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés,
mais que je les ressuscite au dernier jour.
Telle est la volonté de mon Père :
que celui qui voit le Fils et croit en lui
ait la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Jn 6, 35-40 (© AELF)

L’évangile d’aujourd’hui serait-il périmé ? Hors d’usage ou hors propos ?

« Vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. » Ou encore : « Celui qui voit le Fils et croit en lui a la vie éternelle »

Comment accueillir les paroles du Christ, alors précisément que nous ne le voyons pas ? 

Arrêtons-nous un instant. Que voyons-nous au quotidien ? 

Avons-nous un regard assez simple pour nous émerveiller devant une minuscule graine qui devient un grand arbre ? Devant un jeune couple qui attend son premier enfant et s’extasie de ce miracle de la vie ?

Car Dieu est à l’oeuvre dans le quotidien le plus simple et le plus banal.

  • un père de famille qui parvient à rire avec sa famille, à prendre soin de son épouse, malgré des soucis professionnels. Dieu est là.
  • un enfant qui exprime enfin un mal être que personne ne parvenait à comprendre. Dieu est là.
  • une personne âgée qui s’illumine de raconter ses souvenirs aux jeunes générations…
  • un éclat de rire et une poignée de main après une dispute. Dieu est là
  • une mère de famille qui garde son calme malgré 3 sollicitations en même temps, et une gastro familiale… Il est là.
  • un prêtre qui se repose et laisse le Seigneur se reposer dans son cœur. Dieu est là.

Maître Eckart était dominicain et théologien au Moyen Âge. L’époque était plutôt moins confortable et la vie moins facile qu’aujourd’hui. Et pourtant, il affirmait : « Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu’il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre. »

Il ne s’agit pas d’être niais, d’afficher un bonheur béat peu crédible. Voir le positif n’est qu’une première étape vers une vie ressuscitée. Un quotidien où Jésus a déjà triomphé de la mort, vaincu le péché. Je peux alors croire que Dieu est plus fort que mes tâtonnements, mes découragements, plus fort que les poids qui alourdissent mon quotidien. Je peux voir autour de moi les miracles que le Seigneur accomplit, heure après heure, discrètement et fidèlement.

Si je crois fermement que Jésus est ressuscité, alors mes yeux s’ouvrent. Alors, soudain, je constate l’action de Dieu dans ma vie, je le devine à l’oeuvre, auprès de moi et de mes frères. Je vois, et je crois.

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