En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »

Jn 14, 7-14 (© AELF)

« Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? » (v. 10)

Tout au long de son évangile, saint Jean insiste sur cette unité, ce lien si particulier, entre Jésus et son Père. Nous sommes nous aussi invités à vivre une vie de communion avec Dieu. Une vie tellement unie au Seigneur que nous pourrions dire, comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20).

Alors comment faire pour que toute notre vie soit une prière, pour que chaque heure de notre journée soit unie à Jésus.

Le point de départ, c’est un temps de prière silencieuse. Un temps pour se poser, pour écouter ce que le Seigneur veut nous dire. Avec les sacrements, ce temps de prière est comme la base d’un éventail. Reste ensuite à déployer cet éventail dans notre quotidien, selon ce qui est possible pour nous. Voici un petit florilège d’astuces glanées à droite à gauche.

Si j’ai un escalier à la maison, je peux prendre l’habitude de réciter une prière très courte à chaque fois que je le monte. Par exemple : « Jésus je t’aime et je veux t’aimer encore. »

À chaque fois que j’écris « cordialement » à la fin d’un mail, je pense à l’ange gardien de la personne qui recevra ce message. Je lui demande de veiller sur elle. Lorsque je soupire de découragement ou de lassitude, que mon soupir s’accompagne d’un tout petit mot : « Jésus » ou « Marie ».

À chaque fois que je m’attaque à ma pile de linge, je peux prier pour la personne dont je plie les chaussettes ou le pull : « Seigneur, veille sur lui. Seigneur, prends soin d’elle. » Ça marche aussi en mettant le couvert et en pensant à ceux qui en profiteront.

Il y a aussi la technique du roi Baudoin. Il a régné sur la Belgique jusqu’à sa mort en 1993. Et, pour se souvenir d’être toujours uni au Christ, il choisissait une montre qui émettait un léger bip, toutes les heures. De quoi se souvenir, l’espace d’un instant, et même durant un rendez-vous important, de vivre cela avec le Seigneur.

Autre astuce, faire un signe de croix lorsque je dépasse un calvaire sur la route.
Ou prendre trente secondes pour m’agenouiller devant le tabernacle lorsque je passe devant une église.

En tenant la main d’un enfant, nous pouvons croire que c’est Jésus qui tient notre autre main, qui nous guide et nous accompagne dans notre quotidien. Sourire à quelqu’un de pénible, ou écouter quelqu’un qui m’ennuie, ce sont aussi des occasions de nous donner. Vivre uni à Jésus, sourire et écouter comme il l’aurait fait.

Ces petits moments, quand nous nous souvenons du Seigneur durant nos journées, sont comme des post-it sur un bureau. Ils nous rappellent ce qui est essentiel. Ce qu’il ne faut pas oublier. Et ils déploient notre éventail d’instants unis à Dieu.

Pour creuser davantage, rendez-vous dans la lettre aux Colossiens, chapitre 3 : « Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus. » (Co 3, 17).