En ce temps-là,
Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôt.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.

Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains
(c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :
« Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »

Mt 9, 9-13 (© AELF)

Avez-vous déjà été chez l’opticien ? Besoin d’une nouvelle paire de lunettes ?

« Je veux la miséricorde, non le sacrifice. »

La miséricorde, c’est le cœur qui se serre jusqu’aux entrailles, un regard d’amour sur toute personne, quelle que soit son histoire, ses erreurs et ses actes. Pas toujours facile. Heureusement, quand les malades ont besoin du médecin des cœurs, le Christ a de la ressource.

Par exemple, chez l’opticien. On y croise tous les cas de figure :

  • Il y a ceux qui viennent, mais pensent ne pas avoir besoin de lunettes. D’ailleurs ils n’ont besoin de personne. Après tout, tant qu’on y voit à peu près, pourquoi se faire corriger ? Dommage pour eux, car le Seigneur n’est pas venu “appeler des justes, mais des pécheurs. » 
  • Il y a ceux qui sont myopes. Ils ne voient pas s’ils sont trop loin. Alors ils s’approchent, quitte à être chercher la petite bête, à être un peu intrusifs, un peu fouineurs, ou franchement indélicats. Avec une bonne paire de lunettes spirituelles, finie la curiosité mal placée. Il est plus facile de prendre du recul, de voir les choses en grand.
  • Besoin de verres progressifs ? Adoptez les lunettes pour « envisager », plutôt que de dévisager. Un excellent remède, tout en douceur, pour en finir avec les jugements à l’emporte pièce, et traquer ce qui est beau, ce qui peut encore grandir.
  • Il y a ceux qui sont coquets. Ils se font une beauté extérieure, avec une belle monture et de faux verres. Mais ça sonne un peu creux. “Je veux la miséricorde, non le sacrifice.” Le Seigneur veut nous soyons tout à lui. La priorité, c’est la miséricorde. Et non, des prières débitées par habitude, qui donnent parfois le sentiment qu’on cherche à “acheter” le bon Dieu avec nos dévotions.  
  • L’opticien peut aussi s’occuper des presbytes. L’âge, les épreuves, les habitudes nous font tomber dans le jugement, au risque parfois de devenir aigri. Les verres correctifs “émerveillement” redonneront un peu d’éclat à ceux qui nous entourent. Après tout, le Seigneur les aime autant que nous !
  • Les hypermétropes voient bien de loin, mais pas de près. Ils gardent leurs distances en toute circonstance, ont du mal à se livrer, à partager sur leurs faiblesses. Difficile pour eux de se faire proches des autres, surtout ceux qui sont différents. Une bonne paire de lunettes, et les voilà remplis de miséricorde pour ceux qui sont loin de la foi, loin de l’Eglise, loin de leurs préoccupations ou de leurs opinions.

Au cas où cette visite chez l’opticien ne suffirait pas, l’avis de nos proches est souvent très éclairant. Demandez à votre conjoint ou votre meilleur ami à quels moments vous avez manqué de charité. Il aura sûrement des idées.