Chroniques évangéliques d’une mère de famille

Alléger son sac

Jésus venait d’être baptisé.
Aussitôt l’Esprit le pousse au désert
et, dans le désert,
il resta quarante jours,
tenté par Satan.
Il vivait parmi les bêtes sauvages,
et les anges le servaient.

Après l’arrestation de Jean,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à l’Évangile. »

Mc 1, 12-15 (© AELF)

Avez-vous déjà coupé le manche d’une brosse à dents, juste pour qu’elle soit moins lourde ? Cherché la bouteille de shampoing la plus petite qui soit dans un supermarché ? Ou déchiré et jeté les pages d’un bouquin au fur et à mesure que vous le lisiez ?

Ce type de situation, un peu cocasse, est courant chez les pèlerins. Des hommes, des femmes, qui partent quelques jours, quelques semaines. Avec pour seul bagage un sac à dos. 

« L’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert, Jésus resta quarante jours ». Et si ce Carême était pour moi un pèlerinage vers Pâques ? Si je devais préparer un sac à dos, qu’y mettrais-je ?

Par définition, dans le désert, il n’y a pas grand chose. Et on se contente de peu : un peu d’eau de nourriture, et un peu d’ombre. 

Nos vies respirent rarement la sobriété. Elles sont encombrées, ressemblent à des placards plein à craquer, et à des emplois du temps minutés.

Pour mettre un peu plus de Dieu dans notre vie, nous n’avons guère le choix. Il va falloir faire du tri. Retirer quelques bricoles ou quelques habitudes pas très utiles.

Qu’est-ce qui prend de la place dans ma vie ? Qu’est-ce qui est essentiel ? Et qu’est-ce qui est accessoire ?

De quoi pourrais-je me décharger ? De quoi ai-je vraiment besoin ? 

Peut-être que nos vies sont lourdes de soucis, d’épreuves qui occupent à la fois notre esprit et notre agenda. Dans ce cas, comment équilibrer le sac à dos pour porter cette croix ? Quelle bretelle faut-il allonger ? Quels moyens trouver pour se reposer et souffler ?

Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les pèlerins sont des clients fidèles de la poste. Ils y arrivent clopin clopan, demandent un colis grand format, et y fourrent toutes leurs affaires trop lourdes et inutiles. Le tout est ensuite envoyé à leurs proches ou amis. Et les voilà repartis plus légers, le dos préservé et l’âme en paix.

En ce premier dimanche de Carême, prenons nous aussi le temps de déballer notre sac comme les pèlerins le font à la poste. Laissons de la place au Seigneur. Et surtout, souvenons nous que l’essentiel n’est pas de faire le chemin, mais de laisser Dieu faire son chemin en nous.

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